Pierre Delcourt, peintre

Pierre Delcourt est né en 1956
Il vit et travaille à Kerano - Plouguiel (22)


(…) L'art de Delcourt est une étude immense et fragile. Il vit de son ascèse, de ses renoncements et de la prodigalité d'une surface intarissable et pure. Y séjournent mille présences mobiles ou statiques, évanescentes, aigües à coups de dague fine. Le rose, les jaunes, l'outremer alchimique, les ocres ardents, toute la gamme des gris rares, des blancs légendaires, des noirs émouvants s'accordent en étendues intérieures. Paysages d'âme dirait Verlaine, modulations de la voie infinie du Tao dirait l'Asie. Yin des silences fluides. Yang des écritures griffées de sang noir et sibyllin.
Mais nos belles envolées métaphysiques ne doivent pas voiler la concrétude de cette peinture où la présence physique du papier, de la toile, de la matière, de la texture le dispute à son immatérialité. (…)

Patrick Grainville
Août 2016

video
Cliquer pour voir la vidéo
Portrait réalisé en juin 2019 par Sabine Marie-Murgue pour le compte de FR3.

video
Cliquer pour voir la vidéo
Visite d'atelier et
Exposition chapelle des Ursulines

Peinture et dessin constituent un moyen privilégié pour ressentir le monde sensible, pour arriver à “voir“. Ma démarche picturale trouve son origine dans la nécessité toujours renouvelée d’éprouver cette présence particulière au monde.
J’utilise le plus souvent une palette d’ocres, de terres et de bleu outre-mer déclinés dans une gamme de tons retenus en essayant de toujours préserver une matière vivante et lumineuse. Il me semble que c’est la vibration lente de ces gris colorés qui peut le mieux traduire l’univers de sensations et d’émotions que j’ai approché et que je cherche à restituer sur la toile.
Porté par un mouvement qui oscille entre intention et détachement, le tableau s’élabore par strates : recouvrements, effacements, élans et renoncements construisent peu à peu un espace singulier et sensible où chacun peut retrouver une part de lui même. Résonnance intime à la fois lointaine et familière, chacune de ces peintures est le témoignage d’un instant de présence au monde.

Pierre Delcourt
Mars 2015

(…) Ainsi, jouer avec la première neige du silence, faire apparaitre, « apparaitre », est l’unique direction de sa peinture. Projet inachevable -car on n’en finit pas de devenir- ces tableaux sont des énigmes dévoilées demeurées énigmes (« Le poème est l’amour du désir demeuré désir », écrit René́ Char). Rien ici qui élucide : l’opacité́ persiste. Mais d’invisible, le geste du peintre l’a rendue visible. C’est ce passage de l’invisible ou de l’inexistant (car ce qui n’est ni idée, ni objet, n’existe pas) au visible, à l’existant, comme moment de genèse, de lutte et d’angoisse, qui fait l’obsession du peintre et l’oblige à répéter inlassablement cette situation initiale : face à la neige, l’opacité́, et j’ajoute ici, la mort – peindre. (…)

Jacques Beauvais
Décembre 2014
On entend souvent dire qu'il n'y a plus d' Ailleurs.

D'où, dans un marasme général, d'un côté, la nostalgie des utopies, de l'autre, une prolifération de futilités, y compris en art.

C'est négliger le territoire frontalier entre l'être et la nature, l'esprit et l'espace, la pensée et le paysage.

C'est dans ce territoire-là que se situent ce que j'appelle les «terres ultimes».

Une question de géopoétique.

Kenneth White


Lire la suite dans la préface au catalogue de l'exposition Terres Ultimes. Cliquer ici
Octobre 2016
Highslide JS
Dans l'atelier
autoportrait
Dans l'atelier

à Pierre Delcourt



Peintre, quand survient l’indicible …

Connais-tu cet avant-goût d’océan ?
Les griffes du temps peuvent bien tenter,
Mais vainement,
De retenir ce qui se devait d’advenir !

Les larmes du temps
Viendront, toujours, nourrir
Ce que le peintre ne peut
De lui-même contenir …

Patrick Zeyen
Octobre 2015